Le Carême Chrétien par l'abbé Bernet

Carême et Ramadan : bien que les dates soient très différentes, les chrétiens qui envisagent de faire Carême paraissent souvent un peu complexés par rapport à l’Islam…

L’Islam ? Religion de la rigueur, sans compromis, intraitable même, intransigeante en matière de pénitence ! Le Ramadan ne souffre pas le moindre écart et l’on se sentirait bien ridicule de vouloir donner aux musulmans des leçons sur ce chapitre.

Faut-il se lancer dans des comparaisons : si l’on veut y voir clair, c’est inévitable : évitons dans ce cas de glisser dans la polémique.

Peut-on conduire sa vie sans recharger ses batteries spirituelles ? La vie de tous les jours nous vide littéralement de notre énergie vitale. Nous avons besoin de vacances, bien sûr et nous avons besoin de faire le point, de nous ressourcer, de retrouver notre élan vers le bien, vers Dieu dans la prière, vers nos frères dans le partage.

Notre vie est analogue à un paysage accidenté : comme on trouve dans la nature des montagnes et des vallées, des montées parfois pénibles et des descentes faciles, ainsi en va-t-il de nos journées, de notre vie chrétienne.

Cette remarque est valable pour tous les hommes de toutes religions.

Le Carême nous donne l’occasion de reprendre le cap, de redresser ce qui part de travers, bref le Carême nous propose de nous convertir…

Pourquoi faisons-nous un complexe d’infériorité en face des musulmans ?

Parce que l’Islam séduit par une grande simplicité de vie : les cinq piliers de l’Islam suffisent à devenir un bon musulman.

Nous avions aussi des commandements précis et indiscutables ; la messe du dimanche, la confession et la communion pascales, le chapelet, le premier vendredi du mois, les fêtes d’obligation…

On a sans doute trop vite pensé que ces obligations étaient infantilisantes.

Et surtout la vie chrétienne n’est pas une succession d’exercices pieux : C’est une vie qui met en première place, en priorité absolue, l’amour de Dieu et l’amour de nos frères : c’est autrement difficile que de remplir des obligations cultuelles. C’est difficile parce que c’est sans fin : on n’aime jamais assez !

Mais ne disons pas : c’est trop difficile donc je ne commence pas.

Le Carême est une vraie montée, une montée vers Pâques !

Là est sans doute la principale et énorme différence avec l’Islam.

Mais ne faisons pas les malins et mettons-nous courageusement en route !

 

Abbé Jean Bernet