Faisons connaissance avec Christophe LOOTS : un jeune homme peu commun qui vient de revenir de l’Antarctique depuis quelques semaines. Il y est allé comme chercheur dans ce monde assez inhospitalier.
Comme bagages, de sérieuses études : Bac S, Deug en Sciences de la vie; Licence de Biologie, Maîtrise des Ecosystèmes, DEA et Mastère en Environnement de Paris VI. Il a choisi de participer au programme ICOTA 2005 en relation avec l’Université du Littoral, le Muséum d’Histoire Naturelle, l’IFREMER entre autres, pour l’étude du zooplancton sur le plateau continental entre la Terre Adélie et le glacier du Mertz en Antarctique, en tant que volontaire civil à l’aide technique durant 14 mois. Il part de France pour rejoindre la Tasmanie où l’attend un voyage de 6 jours en mer avant de découvrir l’Antarctique : une surface de 13,9 millions de Km² (1 fois ½ l’Europe), qui culmine à 5 140 m au mont Vinson. Les conditions climatiques y sont extrêmes, la température approche les – 30 °, le vent souffle à près de 200 km/h… c’est dans ce contexte que Christophe va travailler comme chercheur en océanographie.
La base permanente française Dumont d’Urville héberge une centaine de personnes en été austral et seulement une trentaine en hiver, scientifiques tels que météorologues, géophysiciens pour les études de sismologie ou du magnétisme terrestre, glaciologues, ornithologues, vétérinaires étudiant les manchots, océanographes, biologistes.
La base, coupée du monde en hiver par une épaisse banquise n’est accessible que pendant l’été austral par le brise-glace l’Astrolabe qui assure la relève des équipes et le ravitaillement à partir du port de Hobart en Tasmanie distant de 2700 Km de la Terre Adélie. Dans l’équipe de biologie marine, un ornithologue, deux vétérinaires, un océanographe. Les études portent sur les oiseaux marins, notamment les manchots, et les poissons. Les manchots sont étudiés en choisissant plusieurs couples qui sont marqués et équipés d’un capteur qui permettent d’obtenir des renseignements sur leurs conditions de vie : le travail de l’ornithologue et des vétérinaires… auquel s’intéresse cependant Christophe.
La mission de ce dernier : pêcher des poissons à travers la banquise, les mesurer et les peser au laboratoire, voir de quoi ils se nourrissent, comment ils survivent. Il les marque pour savoir s’ils se déplacent ou non. Il y a des espèces rares capturées : il étudie leurs chromosomes ; il cherche aussi leur âge, leur régime alimentaire. Un autre point important est l’étude de l’environnement des poissons péchés. En juin, il installe une hutte pour une étude du milieu marin, pratique des carotages de la banquise et des prélèvements d’eau de mer pour observer la température, la salinité, le plancton (le krill, par exemple), la chaîne alimentaire…
Christophe au laboratoire
30 personnes sur la banquise dans des conditions extrêmes : outre les chercheurs, un médecin, du personnel technique avec électricien, mécanicien, mais aussi un cuisinier et un boulanger-pâtissier… Les repas sont préparés principalement avec de la nourriture congelée, mais au menu, pas de poisson des mers Antarctiques, il est parasité et immangeable !
De son séjour, Christophe rapporte de magnifiques photos et un montage-vidéo de son travail. Une expérience unique… Il repart bientôt en mer pour un contrat, en attendant de trouver un financement de thèse avec l’IFREMER de Boulogne sur Mer.
Ch. Loots et F. Cordonnier
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Quelques infos de l'Ardrésis
voir aussi la rubrique du journal REM (Regard en Marche)
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