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LES EGLISES DE NOTRE PAROISSE photos

Ardres avec Bois en Ardres et Pont d'Ardres, Autingues, Balinghem, Brêmes les Ardres, Landrethun, Louches, Nielles les Ardres, Nordausques, Rodelinghem.
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Balinghem

Devant la grotte

Cette photo de 1954. de Madame Terrier Marie Claire de Balinghem

On y voit Monsieur le Curé (encore jeune), l 'abbé Chevalier Monseigneur Clabaux, une évêque missionnaire qui avait parcouru le monde et avait vécu longtemps chez les Esquimaux. il faisait des sermons très intéressants. A coté de lui, son neveu, un jésuite.

Les enfants de choeur de gauche à droite : jacques FERRANT , Jean-Claude RENIER, Jean-Claude THUILLIER et Jean-Claude LEFEBVRE.

 

son église

Le voeu de l’abbé Chevalier

L église du village est ancienne mais sans histoire importante, par contre celle du chemin de croix qui jouxte la grotte vaut la peine d’être contée.L ‘abbé Chevalier.
L 'ancienne église a été détruite par les Anglais en 1543; ce fut après leur expulsion du Calaisis en 1558 que les habitants rebâtirent l’église actuelle qui est divisée en nef et choeur sans chapelles latérales. Elle est consacrée à la nativité de Notre Dame.
Balinghem a connu le désordre de la deuxième guerre mondiale comme chaque ville et village de notre pays. Mais, à la tête de la paroisse, l’abbé Chevalier avait émis un voeu: si Balinghem était épargné de grosses catastrophes, il érigerait un monument à la fin du conflit et ce fut chose faite. Il y déploya toutes ses forces et beaucoup de ses économies, mais surtout toute son énergie: derrière lui, tout un village et également des bienfaiteurs extérieurs le suivirent pour construire tout d’abord la grotte de Notre-Dame de Lourdes sise sur l’emplacement du donjon du château fort de Balinghem, détruit vers 1547 et dont le terrain fut généreusement offert pour sa réalisation. Le second dimanche de juillet 1947 fut célébrée l’inauguration de cette oeuvre si joliment réalisée. Elle fut suivie en 1952 par l’érection d’un calvaire réalisé par M. Evrard, entrepreneur à Audruicq.
2 stations rénovéesGrâce à une souscription volontaire (150 francs de l’époque pour chaque station), le 9 juillet 1954 l’inauguration de cet ensemble, dû à M. Canler sculpteur à Calais, eut bien lieu. Du 15 au 18 juillet de cette même année, le déploiement du magnifique congrès marial de Balinghem s’acheva en apothéose en présence de Mgr Evrard, du chanoine Laloux doyen d’Ardres et de l’abbé Chevalier, curé de Brêmes et de Balinghem.
Cinquante ans plus tard, ce lieu chargé d’histoire, acheté récemment par la commune, se devait d’être remis en état. La grotte régulièrement soignée n’a pas souffert de la vieillesse, mais le chemin de croix avait subi les dommages du temps. Les employés municipaux y ont passé quelques journées pour nettoyer le chemin et rénover et fleurir chaque station. Il aurait été dommage de laisser dans les broussailles s’enterrer la Passion du Christ. Un hommage aux créateurs et aux rénovateurs de ce bel ensemble s’imposait. ..............S. Fontaine
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Le retable

 

«Balinghem: église Notre-Dame de la Nativité. Edifice sans intérêt daté au claveau de la porte d’entrée, dans un écusson: 1704”. Ainsi l’épigraphe du Pas-de-Calais présentait l’église de Balinghem, et pourtant?

Quand nous entrons, notre regard est attiré par le meuble du choeur qui occupe toute la largeur. A lui seul il mérite un détour pour le touriste, et il invite à la réflexion et à la prière si l’on est chrétien.
Nous avons devant nous un retable du XVIIe siècle. Mais qu'est-ce qu’un retable? Le prêtre, à partir du XIe siècle, officie devant l’autel et non plus face aux fidèles (comme à nouveau de nos jours). Il devenait possible d’aménager “derrière 1’autel” (retro tabula ou retable).
La fonction du retable est triple: liturgique, pédagogique et décorative, et doit sa présence dans nos églises à 1a Contre-Réforme après le concile de Trente (1545-1563). Auparavant on trouvait diptyque et triptyque, mais avec le retable l’autel fait corps avec l’ensemble du meuble.
Sans égaler la magnificence des retables de Flandres, celui que nous pouvons détailler est digne d’intérêt. Sur le devant de l’autel le médaillon représente un coeur brûlant transpercé d’une croix (c’est au XVIIe siècle que la dévotion au coeur de Jésus se développe). Le tabernacle où sont déposées les hosties consacrées et signe de la Présence Réelle, comporte trois panneaux. La cène (institution de l’eucharistie) se trouve sur la porte centrale, on peut y reconnaître en plus du Christ, Jean et Judas (la bourse à la main). Sur la porte latérale gauche, le grand prêtre Melchisedech apporte à Abraham en soldat, des pains et de l’eau, préfiguration de l’eucharistie,
et sur la porte latérale droite, Moïse faisant jaillir l’eau du rocher dans le désert lors de l’Exode : l’eau vive.
Une sculpture impressionnante entre quatre colonnes surmontées de chapiteaux corinthiens est la pièce centrale de ce retable. Polychrome, placée au-dessus du tabernacle, elle reproduit la Transfiguration du Christ au mont Thabor. Celui-ci est présenté dans sa Gloire, à ses pieds saint Jean à droite, Pierre et Jacques à gauche. Au-dessus Moïse portant les tables (La Loi) et Elie (les prophètes) glorifiant le Christ. Sur le haut, Dieu le Père, les bras ouverts:
"Celui-ci est Mon Fils bien aimé, écoutez-le". Nous discernons au-dessus de cette magnifique sculpture la colombe du Saint-Esprit. Le tout surmonté par la Vierge tenant un spectre à la main gauche et présentant son Fils assis sur le bras gauche : Vierge de la nativité.
Paraissant indépendants et situés de chaque côté de la pièce centrale deux pendants sont ornés de sculpture. A gauche saint Jean et son aigle portant un ciboire, et à droite saint Jean de la croix portant avec affection la croix sur le bras droit. D’autres motifs mériteraient encore d’être explicités.

Quelle est donc l’histoire de ce retable?
Il se trouvait antérieurement dans la chapelle des carmes àArdres. C’est lors de la Révolution après le départ des pères carmes que le mobilier fut dispersé et que le retable trouva heureusement sa place dans l’église de Balinghem (comme pour les orgues de Nielles-les Ardres venues de Saint-Orner). La composition du retable résume un peu de l’histoire des carmes. On sait que cet ordre est apparu le XIIe siècle lorsque des ermites se retirèrent dans les grottes du mont Carmel en Palestine. Ils quittèrent cette région lors de la reconquête musulmane et furent accueillis par saint Louis en France. C’est au mont Carmel que le prophète Elie ( IXe siècle avant Jésus-Christ) combattait la religion du Baal de Tyr (idole de la fécondité et de sang). Il faisait appel au miracle pour prouver que Yahvé était le seul Dieu. Elie fut ensuite appelé par le Seigneur sur le mont Horeb (ou Sinai) ou antérieurement Moïse avait eu la révélation de Dieu: “Je suis celui qui est”, d’où sans doute leur présence commune lors de la transfiguration. Si Elie était vénéré par les pères carmes, le retable fait encore référence à un moment historique plus récent de leur arn-
vée à Ardres en 1659. En effet la statue de saint Jean de la Croix (1542-1591) du pendant de droite rappelle la réforme, non sans souffrance, que ce dernier apporta à l’ordre avec l’appui de Thérèse d’Avîlla (1515-1582). C’est depuis cette réforme que les carmes sont nommés “déchaux” (ou déchaussés) en raison de leurs pieds nus dans des sandales de cuir.
Ainsi nous voyons que le retable remplissait bien à son époque, de 1680 à 1792, son rôle pédagogique. Les Ardrésiens qui fréquentaient les pères carmes avaient devant eux des scènes de l’Ancien et du Nouveau testament, source de la Révélation. Les décorations, tableaux et mobiliser divers dans les églises ayant pour but notamment de former les
chrétiens qui, pour la plupart, ne savaient ni lire ni écrire. Posons-nous en conclusion cette question: Savons-nous lire cette catéchèse, certes exprimée avec des représentations parfois naives mais non dénuées de bon sens, et en tirer les leçons pour nous-mêmes? Ne serait-il pas temps de penser à la restauration de ce retable?
Avant de quitter l’église de Balinghem, un coup d’oeil s’impose sur le calvaire, côté gauche de la nef. Il provient également des carmes d’Ardres. Nous retrouvons avec des proportions différentes le Christ, Marie sa mère et Jean. “Voilà ton fils”, “Voilà ta mère”. Marie est notre mère, le Christ est notre frère!

F. Ryssen

 

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